Panneau B du schéma d'organisation des espaces de la vallée de la Seine entre Paris et Le Havre (1969-1972)

LES ZONES D'HABITATIONS

L'habitat tel qu'il se construit actuellement :

Les grands ensembles

Propositions :
Chaque espace défini par les bâtiments est systématiquement envahi par une végétation ou par un élément naturel choisi par les habitants.
Ex. :
- arbres en plantation serrée ;
- champs de céréales, de fleurs, de légumes (variant à chaque saison) ;
- tas de sable ;
- etc.

Processus :

1) Regroupement des parkings en plein air hors de ces espaces.
Le sol des nouveaux emplacements des parkings est coloré en orange.
2) Recréation d'un sol arable.
3) Plantations


Les usines des zones industrielles

Ces usines se trouvent situées sur des terrains assez vastes en prévision de leur future expansion.

2 cas sont envisagés :

1) Le plan architectural de leur expansion est connu
=> plantation à long terrne = arbres.
La répartition de ces bosquets d'arbres doit tenir compte aussi bien de l'animation de l'espace au moment du terrain nu qu'au moment des constructions achevées.

2) Le plan architectural de leur expansion n'est pas connu
=> plantations à court terme : création de champs (légumes. fleurs, céréales, etc.) dont Ia forme et la nature sont modifiables chaque année. Des terrasses et des passerelles (en bleu) sont aménagées au-dessus des usines =>
Promenade – détente pour les employés :
Vue plongeante sur les champs ou les arbres.
Le sol des parkings est coloré en orange.


Les villes anciennes

Lorsqu'une construction devient vétuste on ne reconstruit pas à cet emplacement :
Les fondations sont détruites et un sol arable est recréé puis des arbres sont plantés.
Les trois panneaux suivants représentent 3 moments dans l'évolution de ce processus.

1) Les premiers, emplacements boisés (court terme : les chantiers actuels).

2) L'équilibre entre les emplacements boisés et les bâtiments (moyen terme : 30 à 50 ans).

3) La ville ancienne est devenue un parc boisé, dont le dessin est celui du cadastre originel.
Sont conservés intacts les rues ainsi que quelques monuments « historiques » (long terme : 100 à 150 ans).
A l'oxygénation d'abord, puis à la disparition progressive des villes anciennes va correspondre le développement d'un nouvel habitat.


Le nouvel habitat

S'étend sur les vastes zones couvertes de petits carreaux violets (cf. panneau A).

Principe : sur un terrain sans cloisonnement privatif, un habitat horizontal, mobile et varié qui respecte le sol naturel (son relief, sa végétation) et offre à tous et partout une même qualité et une même quantité de services = tenter de résoudre le paradoxe de la ville à la campagne.

Solution proposée (parmi beaucoup d'autres envisageables) :

Un habitat entièrement sur pilotis (bâtiments et circulations) branché sur un réseau souterrain de transports à grandes vitesses.

Densité jamais supérieure à 75 habitants à l'hectare :
Le plan et la coupe suivants montrent le mécanisme de ce type d'habitat. Il s'agit, à titre d'exemple, d'une parcelle de 37 hectares.

Les croix jaunes
représentent des quadripodes tubulaires de 15 mètres de haut et de 1,2 mètres de côté : c'est le module du système de pilotis.

Sur ces quadripodes viennent s'accrocher tous les bâtiments et toutes les circulations.

Ainsi se trouvent réalisées une industrialisation des fondations et des circulations de préférence à une industrialisation des bâtiments.


• Les bâtiments
Un quadripode permet une surface habitable de 300 à 400 m2 sur 3 niveaux au-dessus des circulations (lui-même suspendu à 2 mètres environ au-dessus du sol). C'est une habitation pour 10 à 15 personnes.
Il suffit de descendre d'une hauteur de 4 mètres (en moyenne) pour se trouver de plain-pied sur un sol de prairies et de bosquets.
Toutes les formes de bâtiments sont possibles à partir du quadripode. Tous les matériaux et toutes les techniques industrielles ou artisanales peuvent être utilisés.
=> La 1ère opération : consiste dans le libre choix de l'emplacement d'un bâtiment (habitation, atelier, bureau, etc.) réalisé à l'aide d'un ou plusieurs quadripodes.
=> La 2 opération : c'est le branchement de ce bâtiment par l'intermédiaire des circulations suspendues sur le réseau souterrain.


• Les circulations suspendues = Les traits rouges
Ce sont des routes-passerelles qui drainent en surface le trafic des véhicules et sous leurs tabliers tout le système des canalisations issues du réseau souterrain.
Elles représentent autant de branchements particuliers directs ou indirects :
- Sur le flux principal de transports à moyennes et petites vitesses (large trait rouge, cf. panneau A).
Liaisons nombreuses car on admet un trafic relativement lent et uniforme.
- Sur les bâtiments voisins : liaisons multiples au choix. Ces routes-passerelles produites en séries sont peu onéreuses.

Et enfin sur :

• Le réseau souterrain = Le large trait noir rectiligne
C'est le flux de transports à grandes vitesses (cf. panneau A) sur lequel viennent se greffer :
Les industries automatisées et souterraines productrices de biens de consommation et surtout d'énergie (zones hachurées noir et blanc) :
c'est-à-dire l'infrastructure fixe de cet habitat.

Des puits de sorties et d'entrées répartis à intervalles réguliers émergent :
- d'une part, un trafic de personnes et de marchandises ;
- d'autre part, des canalisations qui, accrochées sous les circulations suspendues, apportent aux bâtiments l'eau, le gaz, l'électricité, le téléphone, la TV par câbles, les marchandises par conduites, etc., et en emportent les eaux usées, les déchets, etc., par un système de pompage ;
- ces canalisations suspendues peuvent également servir à pulvériser de l'eau ou à projeter de l'air chaud au-dessus du sol et rendre ainsi possible la création d'un micro-climat favorable.

Les points bleus
Ils symbolisent la liaison constante et bilatérale de chaque bâtiment avec les centres d'information permanente décrits dans le panneau A.

Remarques : si cet habitat favorise les contacts de voisinage (sol non clôturé, liaisons multiples), il admet, par contre. la suppression de la rue ; d'où la nécessité de zones de rencontres et de loisirs décrites dans le panneau C.


→ Présentation

→ Panneau A

→ Panneau C

Panneau B du Schéma d'organisation des espaces de la vallée de la Seine entre Paris et Le Havre (1969-1972)-  Jean-Michel Sanejouand
Panneau B - Collection FNAC